Quel est le point commun entre un cours d’économie en vidéo, un cours de sociologie en ligne de l’université de Princeton et un cours sur l’histoire du jazz à l’université populaire de Lille ? Réponse : ils sont ouverts à tous et dispensés gratuitement (ou presque). Bienvenue dans l’ère des “MOOC” !
Avis aux intellos et aux curieux, “MOOC” est le nouveau mot à adopter dans votre vocabulaire. Il s’agit de “massive open online course”, soit – pour ceux qui galèrent en anglais – des cours en ligne gratuits et ouverts à tous. Les participants, enseignants et élèves, échangent alors leurs savoirs à travers le monde grâce à la magie d’Internet. Pour celles d’entre nous qui n’accrocheraient pas avec la technologie ou qui regretteraient les bancs de l’amphithéâtre, les cours gratuits existent également dans la vraie vie. Avec un prof en face de soi et qui fait des blagues ! Et des camarades de promo avec qui prendre un café à la fin du cours. Voici donc notre sélection, non exhaustive, de lieux réels ou virtuels où le savoir n’a plus vraiment de prix.
Les cursus universitaires en ligne
Plusieurs plateformes proposent aux internautes de s’inscrire à des cours d’universités du monde entier. Le site Coursera permet de suivre près de 100 cours dispensés par des professeurs de Princeton, Columbia, Brown (de prestigieuses universités américaines) mais aussi de l’université de Tokyo, Copenhague ou Genève. Une trentaine d’autres facultés telles que le MIT ou Harvard, ont, elles, rassemblé leur cours sur un site appelé EdX, tandis qu’Udacity regroupe une vingtaine de cours. Enfin, la plateforme Canvas, répertorie les contenus d’universités certes moins connues, mais l’offre est plus large, permettant de faire ainsi “remonter” sur le site les meilleurs contenus. En France également, l’heure est à la numérisation et les établissements de l’Hexagone sont tombés d’accord pour centraliser leurs cours sur un seul et même site : universités-numérique.fr.
Pour qui ? Les personnes qui veulent suivre des cours de qualité dispensés par les plus grandes universités au monde, tout en restant dans leur home sweet home ou en travaillant à côté.
Les cours qu’on aimerait suivre : “Initiation à la prise de parole en public” (University of Washington state), “Histoire du rock” (University of Rochester) et “Les médias à travers le prisme de Google” (Northwestern University).
C’est vraiment gratuit ? Les cours sont gratuits, mais les élèves doivent sur la plupart des plateformes payer s’ils souhaitent être suivis par un tuteur, évalués ou recevoir un certificat.
Marie Joe de Oliveira, la directrice artistique de la maison, nous en dit plus sur le processus créatif, sur ses inspirations et sur les pièces maîtresses de la saison.
Le savoir gratuit en vidéos
Netprof.fr et Vidéocours.net proposent de nombreux cours pédagogiques en vidéos. Si chez Netprof, près de 500 cours ont été réalisés par les fondateurs du site, le reste des Vidéos disponibles sur ces portails ont été collectées sur internet, sélectionnées et classées par thématiques.
Pour qui ? Les personnes qui ont du mal à se concentrer, à mémoriser des contenus sous forme de texte et qui préfèrent des cours interactifs.
Les cours qu’on aimerait suivre : ceux de cinématographie et de chinois sur Vidéocours ainsi que les cours d’œnologie, d’astronomie ou de jardinage sur Netprof.
C’est vraiment gratuit ? Et oui, c’est ça la magie du web. En échange, vous devrez supporter la présence de quelques publicités. C’est de bonne guerre, non ?
L’académie en ligne du Cned
Le centre national d’enseignement à distance (Cned) a conçu une académie en ligne qui propose aux internautes des cours gratuits du CP à la terminale. Et ce dans toutes les matières d’enseignement général : le français, l’anglais, les math, l’histoire-géo ou les sciences. Pour chaque discipline, il existe un cours complet, une synthèse pour réviser l’essentiel d’une notion et même des exercices pour s’entraîner.
Pour qui ? Ceux qui rêvent de (re)passer leur bac, loupé injustement (forcément !) il y a quelques années.
Les cours qu’on aimerait suivre : celui de sociologie sur les groupes et réseaux sociaux ou le cours de sciences sur le masculin et le féminin.
C’est vraiment gratuit ? Oui, merci le service public. Et en bonus le site ne contient aucune publicité. Merci qui ?
Les télés du savoir
Certaines chaînes de télévision ou webtélés ont pour objectif la vulgarisation de la connaissance. C’est le cas de Canal Savoir, une station de télévision, sur les ondes au Québec et également diffusée sur Internet. Mais aussi de Télésavoirs, une webtélé indépendante, qui s’attache à promouvoir les échanges non-académiques entre les savants et le commun des mortels. Enfin, depuis le 12 avril et jusqu’au 12 juillet, la chaîne éphémère Campus Bac programme des documentaires couvrant l’ensemble des matières générales.
Pour qui ? Les fans de documentaires et d’émissions scientifiques. En revanche, ce sera sans Fred et Jamy !
Les émissions qu’on aimerait suivre : “Les mots pour le dire”, un programme sur l’origine des expressions de la langue française sur Canal Savoir, le “décryptage des effets de l’alcool” sur Télésavoirs et “Objectif mentions” sur Canal Savoir, la télé réalité des futurs bacheliers.
C’est vraiment gratuit ? Oui et non. La webtélé Canal Savoir est entièrement gratuite et sans publicité. Les documentaires de Télésavoirs, sont eux payants mais certaines émissions sont en libre accès. Quant à Campus Bac, est-elle réservée aux abonnés Canal+ et Canal Sat, mais beaucoup d’émissions sont disponibles gratuitement sur internet.
Les universités populaires
Ces associations, qui existent désormais dans les principales villes françaises (il y en a près de 60), ont pour objectif la transmission de savoirs théoriques et pratiques. Elles organisent des cycles de conférences, des débats et des rencontres sur tous les sujets possibles et inimaginables.
Pour qui ? Les nostalgiques des amphithéâtres qui estiment que l’interaction entre un professeur et ses élèves est primordiale.
Les conférences qu’on aimerait suivre : un cours de neurosciences sur les stupéfiants et les addictions à Lyon, la “prostitution et le commerce du sexe : les dessous de la ville” à Tours, “la bande dessinée aujourd’hui”à Belfort et les conférences de l’université populaire du voyage qui se tiendront à Albertville (Savoie).
C’est vraiment gratuit ? En principe, les cours sont gratuits, ouverts à tous, sans condition d’âge ni de diplôme. Il n’y a pas d’inscription, ni d’examens. Et les professeurs sont bénévoles. Mais nous vous conseillons de vérifier tout de même sur le site de chaque université, car certaines peuvent pour des questions logistiques, demander aux participants de s’inscrire voire de participer financièrement.
Les masterclass
Il s’agit de cours ponctuels donnés par un expert ou une personne de référence dans la discipline. Que ce soit un peintre, un réalisateur, voire même un chanteur. Ainsi Mariah Carey va donner cet été une masterclass à Oxford pour s’exprimer sur sa carrière. En France aussi, le concept se développe. A Paris, le Forum des Images propose chaque mois un entretien avec un cinéaste renommé, tandis que le quotidien Libération organise régulièrement des masterclass de philosophie.
Pour qui ? Ceux, qui pour se motiver, ont besoin d’un prof charismatique.
Les masterclass qu’on aimerait suivre : celle de Fanny Ardant le 19 juin prochain au Forum des Images et la masterclass Libé sur Dieu avec le philosophe et académicien Jean-Luc Marion.
C’est vraiment gratuit ? Malheureusement non. Comptez 5 euros au Forum des images et de 12 à 18 euros (selon votre profil) pour une masterclass Libé.
L’école d’informatique “42” lancée par Xaviel Niel
Le 26 mars dernier, le médiatique patron de Free a annoncé l’ouverture à l’automne prochain d’une école du numérique chargée de former 1 000 jeunes par an. Un centre de formation appelé “42”, en hommage à un livre référence chez les geeks, le Guide du voyageur galactique dans lequel “42” est la “réponse à la grande question sur la vie, l’univers et tout le reste”.
Pour qui ? Les passionnés d’informatique, bacheliers ou non, âgés de 18 à 30 ans. Cet été, 4 000 jeunes présélectionnés passeront un mois de test et 1 000 seront finalement retenus pour intégrer l’école.
C’est vraiment gratuit ? Oui. Tout est financé par Xavier Niel qui a investi 20 millions d’euros pour la création de l’école et 50 millions pour son fonctionnement.
La web @cadémie, une école d’informatique pour les “décrocheurs”
Cette formation s’adresse aux jeunes qui ont quitté le système scolaire sans diplôme et les prépare aux métiers du web et du numérique. La première année d’étude se déroule à Epitech (une école d’informatique reconnue), puis la seconde année s’effectue en alternance pour permettre l’insertion dans le monde de l’entreprise.
Pour qui ? Pour être admis, il faut être passionné d’ordinateurs, sans qualifications et avoir entre 18 et 25 ans. Ensuite, il faudra réussir le test de la “piscine”, c’est-à-dire faire de la programmation (jour et nuit !) pendant 3 semaines. Une sélection rude, mais l’école assure que toutes les étudiantes et tous les étudiants trouvent un emploi à la fin du parcours.
C’est vraiment gratuit ? Oui, grâce au financement d’entreprises comme Microsoft, Vente-privée ou Orange.